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26/05/2009

Corps et appartenance sociale : la corpulence en Europe

I/ La corpulence contrastée des européens



La corpulence est la rapport taille/poids d'un individu. Dans son article, l'auteur met donc en évidence les contrastes entres des pays d'Europe au niveau de la taille moyenne de la population mais aussi de son poids afin de montrer les différences de corpulence. Pour justifier son constat il utilise de nombreux tableaux comportant des données chiffrées faciles à recueillir puisqu'il s'agit de l'indice de masse corporel (IMC) qui correspond au rapport du poids d'un individu au carré de sa taille.


A ) La taille



Dans son article l'auteur fait des comparaisons entres des pays européens ( il fait donc une analyse transversale), où il établit une typologie des différences de tailles entre les européens du Nord et du Sud. Il constate ainsi que la taille d'un individu vivant dans le nord de l'Europe et souvent contrastée avec celle d'un individu vivant dans le sud. En effet, le stéréotype d'une danoise serait une grande blonde mince, alors qu'une espagnole ou portugaise serait relativement petite et enrobée. Cependant on constate que les variations importantes entres pays européens donnent une certaine réalité à ces clichés puisque avec 1 m 79 pour les hommes et 1 m 66 pour les femmes, les tailles moyennes sont les plus élevées au Danemark, tandis qu’elles sont les plus faibles au Portugal avec 1 m 69 pour les hommes et 1 m 59 pour les femmes. Quant aux Français, ils occupent une position intermédiaire avec une taille moyenne de 1 m 75 pour les hommes et de 1 m 62 pour les femmes.

Il faut cependant noter que la taille des femmes est inférieure en moyenne à celle des hommes, l'écart moyen étant de 12 cm sur l'ensemble des pays européens. Pour des raisons biologiques, elles sont aussi moins lourdes que les hommes ( avec 14 kg de différence ) puisque leur squelette est plus léger et elles développent une masse musculaire moins importante. Une comparaison homme/femme est donc difficile.

Le poids

Chez les Européens, la part des individus en sous-poids (3,5 %) est assez faible en regard du nombre de personnes en surpoids (30,6 %) ou obèses (8,9 %). Ainsi 40 % des Européens ont une corpulence trop élevée au sens médical. Cependant l'enquête réalisée sur les pays d'Europe montre que le poids varie en fonction de la catégorie sociale et de l'âge. En effet plus un individu prend de l'âge, moins il se dépensent et plus il prend du poids. De même pour les femmes comme pour le hommes, plus le niveau d'études est faible plus la corpulence est importante. Cela peut s'expliquer par le fait que les individus ayant des diplômes supérieurs peuvent avoir certaines connaissances que les autres n'ont pas, en ce qui concerne une alimentation équilibrée où les dépenses physiques nécessaires. On constate aussi que lorsqu'on part du bas de la hiérarchie sociale, le poids des femmes est décroissant, car la corpulence des femmes diminue avec l'augmentation du revenu. Pour les hommes c'est l'inverse, la corpulence augmente avec le revenu. Cependant,on constate que ce sont les femmes, bien qu'ils y en aient peu, qui sont en majorité dans les cas d'obésité sévère.

Le poids dépends aussi de la culture du pays ( type d'alimentation, pratiques sportives ..). En effet dans un pays comme l'Espagne et la Grèce, où beaucoup d'aliments sont frits, il paraît évident que les conséquences sur la population apparaissent puisque 40% de la population grecque est en surpoids et 10% est obèse. De même pour l'Espagne 35% de la population est en surpoids et 12% est obèse.

Répartition de la population dans les classes de corpulence par pays


    II/ Pourquoi ces différences de corpulences ?

Les variations de la corpulence constatée s'expliquent donc non seulement en fonction de la situation géographique par les différentes cultures des sociétés ( nourritures et fréquences de pratiques sportives différentes ), mais aussi en fonction du statut social et du sexe.

En effet un facteur économique, celui du revenu et donc du statut social, s'ajoute aux autres facteurs déterminant les différences de corpulence. Un revenu élevé peut facilement acheter des produits plus cher mais de meilleur qualité, des produits amincissant. Cependant, surtout en France, le facteur du statut social n'a pas les mêmes conséquences que l'on soit un homme ou une femme. Pour un homme, plus son revenu est élevé plus il va avoir un poids conséquent, tandis que les personnes ayant un revenu faible font diminuer leur poids. En effet les hommes travaillant beaucoup, ont tendance à prendre du poids, car il s'agit souvent de travail de bureaux où ils pratiquent donc peu d'activité physique. De plus, ils vont avoir tendance à manger énormément pour compenser le stress qu'ils peuvent avoir, mais aussi pour des repas d'affaires ( très courants dans ces milieux puisqu'ils facilitent l'échange et améliorent les rapports ). Ainsi, lorsqu'on part du bas de la hiérarchie sociale le poids va être croissant pour les hommes. En effet les ouvriers, travaillent avec leur force physique, et vont donc plus facilement être minces puisqu'ils se dépensent beaucoup en énergie. Les chômeurs, les personnes ayant des emplois précaires ou des contrats à durée indéterminée, tout comme les ouvriers vont avoir une corpulence faible car ils sont inactifs et vont s'occuper de toutes les tâches ménagères, essayer de ne pas trop consommer pour ne pas être en déficit.

Pour une femme plus son revenu est élevé plus sa corpulence sera faible. Cependant la corpulence des femmes est plus difficile à comprendre que celle des hommes, car elles sont plus facilement en sous poids. En effet lorsqu'elles ont une haute position sociale, les femmes ont plus tendance à être minces, certainement à cause de l'énergie qu'elles fournissent dans leur travail afin d'être respecté, et l'angoisse qu'il peut leur procurer. Aussi, une femme ayant plus difficilement accès à un poste à haute responsabilité, va d'avantage se préoccuper de son apparence pour garder sa position sociale avantageuse. Les femmes subissent donc beaucoup plus l'influence du modèle de beauté de nos sociétés, c'est à dire le stéréotype de la femme grande, mince et bronzée. Ce modèle véhiculé par tous les médias en particulier la presse féminine, et les publicités, préconisent des régimes, et apportent donc une forte influence en incitant de manière directe à suivre ce modèle. On constate en effet que dans tout les pays de l'Europe sélectionnés pour l'enquête, il y a minimum 79% de femmes en sous poids sur toute le population en sous poids. Au contraire les femmes qui se situent plus en bas de la hiérarchie sociale, se trouvent plus souvent dans des cas de surpoids car souvent leur métier ne leur soumet pas de « règles esthétique » ( excepté bien entendu les métiers spécialisés dans l'esthétique tel que coiffeur ...). De manière générale on constate que lorsqu'on part du bas de la hiérarchie sociale, le poids des femmes est décroissant, car la corpulence des femmes diminue avec l'augmentation du revenu.

Corpulence moyenne des Français selon le sexe et la catégorie socioprofessionnelle



Conclusion :


L'auteur utilise donc des critères géographiques, mais aussi le niveau d'étude qui mène à une carrière plus ou moins importante, et le sexe des individus pour expliquer les différences de corpulence. Cependant il sous estime l'influence médiatique de nos sociétés modernes qui soumet les hommes mais plus particulièrement les femmes au modèle de beauté définit par la société.

Ainsi lorsqu'on croise une personne dans la rue, par sa taille ou sa corpulence , on pourrait définir son niveau d'étude qui nous amènera à déterminer sa classe sociale, ou bien si elle habite au Nord ou au Sud de l'Europe. Cependant comme il y a des exceptions et que chaque être est différent, cette étude est difficilement réalisable. En effet le poids, contrairement à la taille varient au cours de la vie d'un individu adulte car une maladie ou un régime peuvent le faire changer considérablement. Ainsi il dépend beaucoup de l'individu souvent influencé par sa culture.

Cet article est destiné à un large public, dont les lycéens, et plus particulièrement la classe de seconde, car il exprime bien les différences de conditions sociales, et la corpulence par rapport au niveau de vie. Il y a des signes plus ou moins explicites pour analyser d'où vient la corpulence d'une personne.



    Parties du programme de lycée qui peuvent être enrichis par l'article :

    seconde: - l'emploi, une question de société : actifs, inactifs, chômage, emplois précaires

    - la classification socioprofessionnelle : catégories socioprofessionnelle

        - consommation et mode de vie : niveau de vie, effet de signes

première: - l'organisation sociale : groupe social, CSP

- classes et stratification sociale : hiérarchie, classes sociales

terminale: - la dynamique de la stratification sociale : inégalités, CSP

- les enjeux et déterminants de la mobilité sociale : inégalité des chances, destinée

- la cohésion sociale et les instances d'intégration : lien social, intégration, exclusion



Manon C.
Sophie-Anne B.

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