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20/11/2008

la presse sous la révolution

LA PRESSE SOUS LA REVOLUTION ET L'EMPIRE


La presse subit un changement au moment de la révolution suite à la proclamation de la liberté de la presse . La Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789 énonçait la liberté de penser. Tout citoyen peut donc écrire, parler, imprimer librement sauf s’il abuse de cette liberté déterminée par la loi. Ainsi, entre 1789 et 1800, on constate, près de 1300 périodiques nouveaux.




Liberté de la presse.

© Photo RMN - Bulloz








Luce-Marie ALBIGÈS écrit ainsi : "À partir de 1789, les événements suscitent une insatiable soif de nouvelles. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, en instituant la liberté d’expression, déclenche une exceptionnelle floraison de journaux qui est immédiatement perçue comme l’une des grandes nouveautés de la période. Alors que la censure royale n’autorisait que 60 feuilles dans le royaume en 1788, elles seront 500 en 1792 à Paris. Jusqu’au 10 août, toutes les convictions s’expriment dans un climat de liberté illimitée."

Eventaire de presse, détail de l'Almanach national pour 1791.

© Centre historique des Archives nationales - Atelier de photographie

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Jane Chapman / La République des Lettres,indique ainsi : "La simultanéité des révolutions dans le domaine politique et dans celui des communications en France de 1789 à 1792 montre bien comment la presse peut influencer le débat public, étant donné que la lecture des journaux était une forme de participation des électeurs à la vie politique (Reynolds 1971:256--263; Wilke 1989: 375--391). La portée de l'influence des journaux s'étendit temporairement, au point que la presse soit considérée comme une force majeure au sein de la société. Au total, 2000 journaux parurent entre 1789 et 1799. Ils servaient de véhicule pour opérer un changement au sein de la société à travers des campagnes politiques et des revendications rivales à la représentation par victoire électorale. Il s'agissait là d'un facteur nouveau dans le processus de politique démocratique (Furet et Ozouf 1989).

Néanmoins il ne faut pas penser pour autant qu'avant la révolution la presse n'avait pas d'influence : " Avant la révolution, le seul quotidien officiel, culturel plutôt que politique, était le Journal de Paris. L'écrit devint par conséquent une énorme industrie clandestine, principalement produite à l'étranger. En dépit du sévère environnement de censure, un déluge de pamphlets clandestins dirigés contre le clergé et l'aristocratie permirent d'encourager une humeur révolutionnaire. Des études sur l'influence de la presse ont révélé que les journaux ont contribué à la perte de la foi en la monarchie avant 1789, en dépit des mesures de restriction prises contre eux " (Jane Chapman / La République des Lettres)

1. La presse d'information.

  • LE MONITEUR UNIVERSEL: créé par Panckoucke, décrit les débats parlementaires, événements de Paris, province, politique étrangère. Les idées principales des rédactions sont l’acceptation de la constitution de 1791 et le refus du retour à l'ancien régime. Il est plus favorable à la bourgeoisie qu'à la République.
  • On trouve également: GAZETTE (NATIONALE) FRANCAISE, JOURNAL DE PARIS, JOURNAL DES DEBATS.

2. La presse révolutionnaire.

Modérée :

  • LE COURIER DE PROVENCE, journal de Mirabeau. Il dispose d’une conception modérée dans le sens de la révolution, c’est une conception philosophique qui s'adapte à l'idée du siècle des lumières. Ce journal ne remet pas en cause la royauté, mais l'absolutisme avec l'abolition des privilèges.
  • LE PATRIOTE FRANCAIS, journal de Brissot. Il a une tendance modérée et patriotique du « citoyen simple austère épris de liberté ». Il s'attaque à toutes formes de despotisme, titres de noblesse, bourgeoisie. Il défend la liberté de la presse et lutte contre Desmoulins et Marat. Il se prononce pour la Guerre en 1791 contre les Européens qui veulent rétablir une monarchie en France.

D’extrême gauche :

  • l'ami du peuple de Marat :

La fin d’un régime de censure et l’absence de loi sur la presse pendant la période 1788-1791 placent, en France, lesjournalistes dans des conditions tout à fait exceptionnelles : dans l’attente d’une loi sur la liberté d’expression, loi annoncée par l’article XI de la Déclaration des droits de l’homme, il n’existe pas de limite juridique à la liberté d’écrire. Marat se saisit de ce droit nouveau pour publier à partir de septembre 1789 un journal auquel il assigne deux missions : la surveillance des travaux de l’Assemblée nationale et la préconisation d’une politique. Selon ses propres termes, il exerce les fonctions de « censeur public »

Bien évidemment selon Agnès Steuckardt, : " Marat n’a pas d’institution officielle pour exercer de telles fonctions. Il fonde la légitimité de sa prise de parole sur l’expression des droits de l’homme et du citoyen, et, présentement, le droit sacré de publier un journal. Exerçant ce droit « au nom de la patrie » (expression récurrente dans L’Ami du peuple), il prend, à la fois pour lui-même et pour son journal, le titre d’ Ami du peuple et revendique ainsi une position de porte-parole"




  • REVOLUTIONS DE PARIS, journal de Prud'hommes, défend la doctrine de la démocratie directe: référendum, égalité des droits. Il est méfiant à l'égard du culte de la personne par rapport à certains grands révolutionnaire tels La Fayette ou Robespierre. Il s'intéresse à la province et défend des idées nouvelles.
  • REVOLUTIONS DE FRANCE ET DE BRABANT, journal de Camille desmoulins. Il attaque violemment la monarchie et ses oppositions car il est favorable à la République.
  • LE PERE DUCHESNE.


Journal caricatural et grossier qui est contre l'aristocratie, la royauté, le Pape. Ces principales revendications font suite aux massacres des prêtres de la Prison de Paris en 1792. Il veut un gouvernement qui défend le faible et non ses affaires personnelles. Il hait les étrangers et tout ce qui se lève contre la révolution.

  • LE DEFENSEUR DE LA CONSTITUTION, journal de Robespierre. L’idée principale est celle de la pensée de Rousseau. Il est favorable à la multiplication de propriétaire où chaque citoyen serait un petit propriétaire. Il représente une crainte face à l'ambition des généraux.


3. La presse contre-révolutionnaire.

Modérée :

  • LA GAZETTE: elle relate les acte du gouvernement, silence sur les événements révolutionnaires, et se dit neutre.
  • LE MERCURE DE FRANCE, reconnaît la Liberté de presse, déplore les excès révolutionnaires, favorable à la Monarchie constitutionnelle et a incité la fuite à Varennes.

D’extrême droite :

  • L’ACTE DES APOTRES, journal de Rivarol qui considère que Louis XVI et responsable de son malheur. Il a une théorie politique de la contre révolution. En effet, il aurait voulu que Louis XVI la fasse sans consultation des Etats Généraux car il y avait bien nécessité de réformer l'Ancien Régime

L'Ami du roi
  • L'AMI DU ROI, journal de l'Abbe Royon, ultraroyaliste, accusé en 1792 par l'Assemblée Législative d'abus de Liberté de presse et traduit devant la Haute Cour sous l'inculpation d'attentat contre la Sûreté Générale de l’Etat et de la Constitution

ASSERVISSEMENT DE LA PRESSE, PROPOGANDE DE LA POLITIQUE NAPOLEONIENNE: 1800-1812

Déjà sous le Directoire, Napoléon Bonaparte veut briser la Liberté de la presse car il estime que c'est un facteur de trouble. En 1802, il indique que "la Liberté de la presse rétablirait bien vite l'anarchie dans un pays où tous les éléments en sont encore existants". Il a une autre conception sur la presse et la politique: « la Liberté de la presse se conçoit car elle exprime l'opinion de tous, mais il n'est pas nécessaire de créer un trouble d'où une nécessité de la contrôler. » La presse devient pour lui un instrument de pouvoir. Il supprime la quasi totalité des journaux pour n’en laisser que 13 qui sont contrôlé par la police générale qui relève de l'autorité publique de manière absolue. On voit apparaître le développement de la censure d'humeur: on ne doit pas parler du mouvement des armées, des nouvelles communes, des affaires religieuses, des suicides... Les journaux perdent leurs lecteurs et c’est la mort de la presse provinciale.

Source : http://playmendroit.free.fr


texte de Mathieu et Thomas

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