Quelle sécurité sociale aux Etats-Unis ?: entre Etat Providence et culture de la responsabilité (2)
II. PERSPECTIVES POUR LE FUTUR
A. Des problèmes structurels
1. Une évolution démographique peu favorable
Certes comparativement à de nombreux pays européens l’évolution démographique des USA traduit un dynamisme réel (fécondité, immigration ) mais un sujet d’inquiétude grandissant concerne le fait que le fonds alimentant les prestations sociales ne soit pas en mesure de faire face financièrement à ses engagements au 21ème siècle, alors que l’on s'attend à une augmentation considérable du nombre de personnes âgées aux États-Unis.
Le ratio actifs cotisants pour retraités qui était de 16,5 pour 1 en 1950, est tombé à 3,4 pour 1 en 2000 et devrait tomber à 2 pour à 1 en 2040.
Les responsables politiques ont proposé diverses façons de combler le déficit prévu, mais une solution à long terme est toujours en discussion. Pour l’instant, le dispositif des prestations sociales génère encore un surplus financier.
Le Conseil d’administration annonce cependant que selon les projections à moyen terme, ce fonds sera déficitaire en 2041.
2. Envolée des coûts médicaux
Au cours des 40 dernières années, le coût des soins aux États-Unis a considérablement augmenté. Les dépenses de santé sont passées de 204 dollars par personne en 1965 à 7.026 dollars par personne en 2006. Les dépenses de santé en 2006 se sont élevées à 2,1 billions de dollars, soit 16% du produit intérieur brut (PIB), dépassant la croissance de l'économie globale de 3 points. De même, les employeurs ont dépensé 331 milliards de dollars en 2003 pour l'assurance santé de leurs employés, soit une augmentation de 50% depuis 1998. Ceci représente une moyenne de 3,80 dollars de l’heure pour chaque employé cotisant à l’assurance maladie. Par conséquent, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à demander à leurs employés de payer une part plus importante des coûts de santé, voire même à supprimer totalement la couverture maladie.
3. Les non assurés
Un des défis majeurs auxquels les États-Unis sont soumis en matière de santé est de savoir comment fournir des soins médicaux à ceux qui n’ont pas les moyens de payer une assurance maladie mais qui ne répondent pas aux critères permettant de bénéficier des dispositifs Medicaid ou Medicare. Il a été estimé qu’en 2006, 15,8% des Américains (soit approximativement 47 millions de personnes), et 11,7% des enfants âgés de moins de 18 ans (soit 8,7 million de personnes), étaient sans couverture médicale pendant au moins une partie de l’année. On trouve parmi eux des enfants ou des adultes sans emploi ou dont l’activité salariée n’offre pas de couverture médicale ou qui vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté. Ils peuvent recevoir gratuitement ou pour un prix modique des soins d’urgence dans la plupart des hôpitaux et centres de santé municipaux, mais ils ne parviennent souvent pas à bénéficier de soins réguliers ou préventifs. Une loi fédérale de 1986 oblige les hôpitaux à traiter les patients dans les services d’urgence indépendamment de leur solvabilité.
Ainsi contrairement à une idée répandue, les hôpitaux ne laissent pas mourir dans la rue ceux qui n’ont pas les moyens de payer leur facture. La loi fédérale de 1986 interdit de refuser de soigner une personne malade. Mais cela génère un effet pervers : La conséquence en est l’émergence d’une médecine d’urgence, où les malades attendent d’être très mal en point pour se faire soigner. L’absence de prévention fait que, malgré toutes ses insuffisances, le système de santé américain revient horriblement cher.
Le sixième de la population qui n’est pas assuré se trouve à la confluence de deux phénomènes : certains ne veulent pas s’assurer parce qu’ils n’en voient pas l’utilité, et d’autres ne peuvent s’assurer parce qu’aucune formule n’est disponible pour eux. La majorité des assurances sont fournies par des compagnies privées. Elles peuvent refuser de couvrir un type de traitement, chaque acte qui sort de l’ordinaire faisant l’objet d’une demande préalable. Elles peuvent refuser de couvrir une maladie qui relève de ce que l’on appelle une pre-existing condition: un problème de santé antérieur à l’adhésion du souscripteur. Pour cette même raison, les assurances privées peuvent refuser un souscripteur individuel qui présente un trop grand risque financier, et même annuler sa couverture en cours de route. Certains États américains interdisent cependant cette dernière pratique
B. Aggravées par la situation économique:
1. Le coût de la protection sociale pour les entreprises devient insupportable :
Jusqu'à un passé récent, les grandes entreprises offraient des pensions confortables auxquelles les employés contribuaient en cotisant sur la base du volontariat. Les plus généreuses étaient celle des travailleurs de l’automobile, négociées à l’âge d’or de cette industrie, après la dernière guerre mondiale. Elles offraient une retraite et une assurance-maladie couvrant l’ensemble des soins pour les employés et leur famille, la totalité de la retraite et la prise en charge des soins étaient assurées pour le conjoint jusqu'à sa mort.
Ce système est considéré comme en partie responsable des difficultés extrêmes que traversent les trois géants américains General Motors, Ford et Chrysler. La protection sociale des retraités et de leurs veuves représente un surcoût de 1400 dollars ($) par véhicule produit à Detroit. Lors de négociations historiques, les constructeurs ont donc révisé ces contrats avec le tout puissant syndicat de l’automobile United Auto Workers (UAW) qui, avec un réalisme qui n’a pas toujours été apprécié par ses adhérents, a reconnu que la survie de leur activité était à ce prix.
Ce syndicat est lui-même en perte de vitesse, car les constructeurs étrangers qui s’installent dans des États américains pratiquant the right to Work ("le droit de travailler") -essentiellement dans le sud des États-Unis, où se développe une nouvelle grande région industrielle- échappent à ses contraintes. Les employés n’y sont syndiqués que s’ils le souhaitent, les syndicats ne contrôlant pas l’embauche ou les salaires comme dans les États du nord. Quel que soit le régime, les salaires ne sont pas très différents, puisqu’ils sont dictés par la loi du marché, mais la prise en charge des retraites peut être réduite. Les prestations sociales offertes par une entreprise relèvent en effet d’un contrat privé qui peut être renégocié
2. Les conséquences négatives de la crise financière
La grave crise financière que les États-Unis traversent à l’automne 2008 a mis en lumière la fragilité du système social américain. Celui-ci dépend en effet largement des entreprises, qui gèrent l’assurance-maladie et une partie des retraites de leurs employés. Une personne qui perd son travail perd donc, du même coup, une grande partie de sa couverture sociale. Une part importante du réseau de protection relève de la responsabilité individuelle. Elle est financée par une épargne généralement placée en bourse. Les conséquences des soubresauts économiques ont donc des répercussions sur la vie quotidienne des citoyens, dont on ne soupçonne pas l’ampleur à l’étranger
Le principe est simple: l’employé investit chaque mois une fraction de son salaire dans un portefeuille. L’entreprise contribue à ce portefeuille en versant une somme soit équivalente, soit supérieure, soit inférieure. La composition de ce portefeuille est déterminée par l’employé, en fonction de son goût du risque. Il est recommandé de panacher au maximum ses investissements, mais certaines entreprises incitent leurs employés à privilégier leurs propres actions: c’est ce qui a largement provoqué la ruine des employés d’Enron, qui avaient été poussés à investir massivement dans leur compagnie.
Lors de la tempête qui a secoué la bourse au début du mois d’octobre, certains Américains ont ainsi perdu jusqu’à 20% de leur épargne retraite en une dizaine de jours. Beaucoup de ceux qui s’apprêtaient à quitter le monde du travail reconsidèrent leur décision en attendant de savoir quel pourra être, au bout du compte, le montant de leur capital.
Puisqu’il n’y a pas d’âge de la retraite obligatoire aux États-Unis, les Américains quittent le monde du travail lorsqu’ils s’estiment prêts, financièrement ou psychologiquement. Certains y restent jusqu'à la fin de leur vie; d’autres y reviennent, par ennui ou par nécessité. On assiste actuellement à deux phénomènes. D’une part beaucoup de retraités ont sous-estimé leur espérance de vie et voient leurs économies disparaître avant eux. D’autre part, ceux qui ont misé l’essentiel de leurs revenus sur un portefeuille boursier, ou sur la valeur de leur maison, sont soumis aux fluctuations de marché, et sont parfois obligés de se remettre à travailler à un âge avancé. Les répercussions de cette situation sur le marché de l’emploi sont une des grandes inconnues de la crise actuelle.
Conclusion :
Il existe certes des services sociaux, mais :
• ce que l’on appelle le Welfare, l’assistance de l’État, a été démantelé en 1996 sous la signature d’un président démocrate, Bill Clinton. Et non comme on le dit trop souvent par un républicain
• On pourrait donc dire que système social américain est à beaucoup d’égards l’illustration de la formule bien connue de Fernand Raynaud, «il vaut mieux être riche et bien portant que malade et sans le sou». Avec plus de 40 millions de personnes sans couverture sociale, ce qui est sans égal pour un pays développé, la réforme de l’assurance-maladie a été l’un des grands dossiers de cette élection présidentielle.!
III. La protection sociale dans la campagne présidentielle
Les Américains sont-ils prêts pour un vrai système social?
Si les Américains envient le système de protection social d’un pays comme la France, ce sentiment s’efface lorsqu’ils comprennent le coût qu’il représente pour les individus. L’absence de contraintes sociales est l’un des facteurs du dynamisme de l’économie américaine. Les créations d’emplois se font sans arrière-pensée puisque les licenciements sont faciles, et que les petites entreprises engagent sans souci des charges sociales.
S’il y a un consensus en faveur d’un régime de couverture maladie accessible, un nombre surprenant de gens qui en auraient les moyens négligent de souscrire à une assurance. Les conseillers financiers ont du mal à persuader leurs clients qu’il faut commencer à économiser dès les premières années d’activité pour leur retraite. En fait, tout au long de sa vie, un Américain est censé se prendre en charge et gérer son avenir financier, en économisant pour sa santé, sa vieillesse, pour l’éducation de ses enfants, pour les mauvais jours… En contrepartie, il n’est pas accablé de prélèvements sociaux. Hormis à la gauche du Parti démocrate, le sentiment prévaut que l’individu est plus avisé que l’État sur la manière de dépenser son argent. Si cette philosophie peut s’épanouir en période de prospérité, elle risque pourtant d’être sérieusement remise en question dans la période de crise qui s’installe
1. Une évolution démographique peu favorable
Certes comparativement à de nombreux pays européens l’évolution démographique des USA traduit un dynamisme réel (fécondité, immigration ) mais un sujet d’inquiétude grandissant concerne le fait que le fonds alimentant les prestations sociales ne soit pas en mesure de faire face financièrement à ses engagements au 21ème siècle, alors que l’on s'attend à une augmentation considérable du nombre de personnes âgées aux États-Unis.
Le ratio actifs cotisants pour retraités qui était de 16,5 pour 1 en 1950, est tombé à 3,4 pour 1 en 2000 et devrait tomber à 2 pour à 1 en 2040.
Les responsables politiques ont proposé diverses façons de combler le déficit prévu, mais une solution à long terme est toujours en discussion. Pour l’instant, le dispositif des prestations sociales génère encore un surplus financier.
Le Conseil d’administration annonce cependant que selon les projections à moyen terme, ce fonds sera déficitaire en 2041.
2. Envolée des coûts médicaux
Au cours des 40 dernières années, le coût des soins aux États-Unis a considérablement augmenté. Les dépenses de santé sont passées de 204 dollars par personne en 1965 à 7.026 dollars par personne en 2006. Les dépenses de santé en 2006 se sont élevées à 2,1 billions de dollars, soit 16% du produit intérieur brut (PIB), dépassant la croissance de l'économie globale de 3 points. De même, les employeurs ont dépensé 331 milliards de dollars en 2003 pour l'assurance santé de leurs employés, soit une augmentation de 50% depuis 1998. Ceci représente une moyenne de 3,80 dollars de l’heure pour chaque employé cotisant à l’assurance maladie. Par conséquent, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à demander à leurs employés de payer une part plus importante des coûts de santé, voire même à supprimer totalement la couverture maladie.
3. Les non assurés
Un des défis majeurs auxquels les États-Unis sont soumis en matière de santé est de savoir comment fournir des soins médicaux à ceux qui n’ont pas les moyens de payer une assurance maladie mais qui ne répondent pas aux critères permettant de bénéficier des dispositifs Medicaid ou Medicare. Il a été estimé qu’en 2006, 15,8% des Américains (soit approximativement 47 millions de personnes), et 11,7% des enfants âgés de moins de 18 ans (soit 8,7 million de personnes), étaient sans couverture médicale pendant au moins une partie de l’année. On trouve parmi eux des enfants ou des adultes sans emploi ou dont l’activité salariée n’offre pas de couverture médicale ou qui vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté. Ils peuvent recevoir gratuitement ou pour un prix modique des soins d’urgence dans la plupart des hôpitaux et centres de santé municipaux, mais ils ne parviennent souvent pas à bénéficier de soins réguliers ou préventifs. Une loi fédérale de 1986 oblige les hôpitaux à traiter les patients dans les services d’urgence indépendamment de leur solvabilité.
Ainsi contrairement à une idée répandue, les hôpitaux ne laissent pas mourir dans la rue ceux qui n’ont pas les moyens de payer leur facture. La loi fédérale de 1986 interdit de refuser de soigner une personne malade. Mais cela génère un effet pervers : La conséquence en est l’émergence d’une médecine d’urgence, où les malades attendent d’être très mal en point pour se faire soigner. L’absence de prévention fait que, malgré toutes ses insuffisances, le système de santé américain revient horriblement cher.
Le sixième de la population qui n’est pas assuré se trouve à la confluence de deux phénomènes : certains ne veulent pas s’assurer parce qu’ils n’en voient pas l’utilité, et d’autres ne peuvent s’assurer parce qu’aucune formule n’est disponible pour eux. La majorité des assurances sont fournies par des compagnies privées. Elles peuvent refuser de couvrir un type de traitement, chaque acte qui sort de l’ordinaire faisant l’objet d’une demande préalable. Elles peuvent refuser de couvrir une maladie qui relève de ce que l’on appelle une pre-existing condition: un problème de santé antérieur à l’adhésion du souscripteur. Pour cette même raison, les assurances privées peuvent refuser un souscripteur individuel qui présente un trop grand risque financier, et même annuler sa couverture en cours de route. Certains États américains interdisent cependant cette dernière pratique
B. Aggravées par la situation économique:
1. Le coût de la protection sociale pour les entreprises devient insupportable :
Jusqu'à un passé récent, les grandes entreprises offraient des pensions confortables auxquelles les employés contribuaient en cotisant sur la base du volontariat. Les plus généreuses étaient celle des travailleurs de l’automobile, négociées à l’âge d’or de cette industrie, après la dernière guerre mondiale. Elles offraient une retraite et une assurance-maladie couvrant l’ensemble des soins pour les employés et leur famille, la totalité de la retraite et la prise en charge des soins étaient assurées pour le conjoint jusqu'à sa mort.
Ce système est considéré comme en partie responsable des difficultés extrêmes que traversent les trois géants américains General Motors, Ford et Chrysler. La protection sociale des retraités et de leurs veuves représente un surcoût de 1400 dollars ($) par véhicule produit à Detroit. Lors de négociations historiques, les constructeurs ont donc révisé ces contrats avec le tout puissant syndicat de l’automobile United Auto Workers (UAW) qui, avec un réalisme qui n’a pas toujours été apprécié par ses adhérents, a reconnu que la survie de leur activité était à ce prix.
Ce syndicat est lui-même en perte de vitesse, car les constructeurs étrangers qui s’installent dans des États américains pratiquant the right to Work ("le droit de travailler") -essentiellement dans le sud des États-Unis, où se développe une nouvelle grande région industrielle- échappent à ses contraintes. Les employés n’y sont syndiqués que s’ils le souhaitent, les syndicats ne contrôlant pas l’embauche ou les salaires comme dans les États du nord. Quel que soit le régime, les salaires ne sont pas très différents, puisqu’ils sont dictés par la loi du marché, mais la prise en charge des retraites peut être réduite. Les prestations sociales offertes par une entreprise relèvent en effet d’un contrat privé qui peut être renégocié
2. Les conséquences négatives de la crise financière
La grave crise financière que les États-Unis traversent à l’automne 2008 a mis en lumière la fragilité du système social américain. Celui-ci dépend en effet largement des entreprises, qui gèrent l’assurance-maladie et une partie des retraites de leurs employés. Une personne qui perd son travail perd donc, du même coup, une grande partie de sa couverture sociale. Une part importante du réseau de protection relève de la responsabilité individuelle. Elle est financée par une épargne généralement placée en bourse. Les conséquences des soubresauts économiques ont donc des répercussions sur la vie quotidienne des citoyens, dont on ne soupçonne pas l’ampleur à l’étranger
Le principe est simple: l’employé investit chaque mois une fraction de son salaire dans un portefeuille. L’entreprise contribue à ce portefeuille en versant une somme soit équivalente, soit supérieure, soit inférieure. La composition de ce portefeuille est déterminée par l’employé, en fonction de son goût du risque. Il est recommandé de panacher au maximum ses investissements, mais certaines entreprises incitent leurs employés à privilégier leurs propres actions: c’est ce qui a largement provoqué la ruine des employés d’Enron, qui avaient été poussés à investir massivement dans leur compagnie.
Lors de la tempête qui a secoué la bourse au début du mois d’octobre, certains Américains ont ainsi perdu jusqu’à 20% de leur épargne retraite en une dizaine de jours. Beaucoup de ceux qui s’apprêtaient à quitter le monde du travail reconsidèrent leur décision en attendant de savoir quel pourra être, au bout du compte, le montant de leur capital.
Puisqu’il n’y a pas d’âge de la retraite obligatoire aux États-Unis, les Américains quittent le monde du travail lorsqu’ils s’estiment prêts, financièrement ou psychologiquement. Certains y restent jusqu'à la fin de leur vie; d’autres y reviennent, par ennui ou par nécessité. On assiste actuellement à deux phénomènes. D’une part beaucoup de retraités ont sous-estimé leur espérance de vie et voient leurs économies disparaître avant eux. D’autre part, ceux qui ont misé l’essentiel de leurs revenus sur un portefeuille boursier, ou sur la valeur de leur maison, sont soumis aux fluctuations de marché, et sont parfois obligés de se remettre à travailler à un âge avancé. Les répercussions de cette situation sur le marché de l’emploi sont une des grandes inconnues de la crise actuelle.
Conclusion :
Il existe certes des services sociaux, mais :
• ce que l’on appelle le Welfare, l’assistance de l’État, a été démantelé en 1996 sous la signature d’un président démocrate, Bill Clinton. Et non comme on le dit trop souvent par un républicain
• On pourrait donc dire que système social américain est à beaucoup d’égards l’illustration de la formule bien connue de Fernand Raynaud, «il vaut mieux être riche et bien portant que malade et sans le sou». Avec plus de 40 millions de personnes sans couverture sociale, ce qui est sans égal pour un pays développé, la réforme de l’assurance-maladie a été l’un des grands dossiers de cette élection présidentielle.!
III. La protection sociale dans la campagne présidentielle
Les Américains sont-ils prêts pour un vrai système social?
Si les Américains envient le système de protection social d’un pays comme la France, ce sentiment s’efface lorsqu’ils comprennent le coût qu’il représente pour les individus. L’absence de contraintes sociales est l’un des facteurs du dynamisme de l’économie américaine. Les créations d’emplois se font sans arrière-pensée puisque les licenciements sont faciles, et que les petites entreprises engagent sans souci des charges sociales.
S’il y a un consensus en faveur d’un régime de couverture maladie accessible, un nombre surprenant de gens qui en auraient les moyens négligent de souscrire à une assurance. Les conseillers financiers ont du mal à persuader leurs clients qu’il faut commencer à économiser dès les premières années d’activité pour leur retraite. En fait, tout au long de sa vie, un Américain est censé se prendre en charge et gérer son avenir financier, en économisant pour sa santé, sa vieillesse, pour l’éducation de ses enfants, pour les mauvais jours… En contrepartie, il n’est pas accablé de prélèvements sociaux. Hormis à la gauche du Parti démocrate, le sentiment prévaut que l’individu est plus avisé que l’État sur la manière de dépenser son argent. Si cette philosophie peut s’épanouir en période de prospérité, elle risque pourtant d’être sérieusement remise en question dans la période de crise qui s’installe
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