La presse au front : exemple de la guerre de 14/18
I/Les différents journalismes de guerres :
A. l’information à l’arrière :
Durant la guerre, il y a deux formes de journalismes, celle des correspondants des journaux civils, c'est-à-dire des journalistes qui n’hésite pas à parcourir le front et à montrer à un public de civils les atrocités de la guerre (mais cette forme de presse est longtemps considérée comme une « calamité » par l'État Major car non seulement elle peut gêner les manœuvres de guerres stratégiques, ou dévoiler inconsciemment des plans de bataille à l’ennemi, mais en plus elle peut dégouter les civils de s’engager dans l’armée ou même d’adhérer à un mouvement anti-guerre, comme ça fut plus tard le cas au Vietnam). Seulement, en 1914, les commentaires des journaux de l’arrière et les préoccupations des troupes au front s’accentua tellement que les journalistes n'eurent plus le droit d'aller dans les tranchées (sauf avec une autorisation spéciale) et ce fut alors les soldats qui furent payés pour envoyer des informations, et en particulier des photos, aux grands journaux des villes. Notamment les journaux lus par les soldats (la presse de l’armée était faite par l’armée).
Carte allemande à partir d'une photo prise par un soldat et montrant la vie dans les tranchées.
B. la presse militaire :
Il y a aussi la presse militaire proprement dite, dont Bonaparte avait déjà compris la grande importance qui avait créée « le courrier de l’armée d’Italie » et « le courrier d'Égypte » (c’était des bulletins d’informations destinés aux soldats en opérations). En 14, des imprimeries de campagnes de guerre furent mis en place : en France: « face à l'est » un journal militaire fait dans la forêt de l’Argonne en 1915. Et en Allemagne: « Hurrah » un journal composé par un typographe, et soldat, sur le front.
La presse militaire était entièrement secrète et ne fut jamais dévoilée aux civils.
II/les moyens d’actions de la presse :
A. la censure :
L'état se servait essentiellement de la censure pour désinformer la population et les soldats, car ils voulaient garder un esprit d’optimisme, et donner des mauvais renseignement aux ennemis. C’est pour cela que l'État interdisait aux journaux de divulguer certaines informations provenant du front. A cette époque le « Canard enchainé » fût en particulier créé dans ce but, et il c'est volontairement nommé « enchainé » car il était contraint de subir la censure.
Cette censure se présentait sous plusieurs formes, le « mensonge patriotique » par exemple, le 24 Août 1914, le quotidien Le Matin titrait : "Les cosaques à cinq étapes de Berlin", information qui n'était évidemment pas fondée! Mais la population y croyait puisque la guerre, à son début s'annonçait courte et si l'état acceptait cette censure c'est parce qu'elle était considérée comme un soutient morale.
On peut aussi faire une parenthèse sur les lettres que les soldats envoyaient à leurs familles qui passaient par l'état major et qui jugeait ou non si la lettre était jugée comme trop suggestive, et se donnait le droit de la détruire ou de la modifier.
Enfin, l'auto-censure était également fortement présente. Les journalistes, de par leur professionnalisme, camouflaient automatiquement certaines informations, qu'ils jugeaient eux-mêmes trop dures pour être diffusées aux grand public par exemple les photos sur les morts de guerre.
La censure sous toutes ses formes a donc été présente tout au long de la guerre, laissant place à nombres de mensonges et d'histoires invraisemblables.
B. la propagande :
La propagande était présente partout avec des tracts, des affiches publicitaires, et des photos ou des cartes postales distribués par les journaux. La propagande était présente à l’intérieur du pays, mais plus essentiellement et à l’extérieur des frontières pour démoraliser les adversaires. Par exemple il y eu des « bombardements » par avion de tracts en Allemagne. Au final, on peut dire que même si la propagande appuie la censure, celle-ci est plus efficace que cette dernière du fait de son impact à l'étranger et de son efficacité au prés de la population.
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